Ed Alcock extrait de son intimité familiale de remarquables photos, paisibles et apaisantes. Les photos choisies, bien que ne montrant pas d’êtres humains, diffusent cette même sérénité : ampoules d’une guirlande dans une guinguette sur une île grecque, rond point éclairé dans la nuit, chemin de campagne à la tombée de la nuit.
Une très grande photo, en noir et blanc, de John Batho - 203 cm x 270 cm - accueille les visiteurs. Lui, que l’usage de la couleur a rendu célèbre ! « Neige » représente comme son nom l’indique des flocons de neige qui tombent par une nuit noire ; elle a été présentée à la Bibliothèque nationale de France (Le champ d’un regard, 2009). Face à cette vision, une dimension métaphysique nous envahit ; « c’est l’irruption de l’invisible dans le champ du visible », comme l’a écrit François Dominique.
Katayoun Karami s’expose courageusement dans une série d’autoportraits poignants. Elle se représente crucifiée, à demi-nue, dans la position du Christ. Juste pour montrer que les femmes aussi soufrent en Iran. Dans cette série Katayoun Karami fait passer cette souffrance de l’ombre à la lumière.
Abbas Kowsari présente une photo qui illustre une célébration rituelle chiite : des décorations habillent les villes durant la nuit : lampions, papiers colorés, arcs de triomphe. Ces rituels sont pratiqués la nuit, où la lumière a une importance majeure. Les couleurs vives et gaies - le rose, le bleu, le rouge côtoient une dominante verte, la couleur symbolique de l’Iran - laissent cependant apparaître une mélancolie diffuse ; peut-être celle de tout un peuple ?
Tadzio propose des formes d’architecture dont les masses emboitées forment des tableaux abstraits aux couleurs sombres qui varient du gris pale au noir. Aucun personnage ne figure dans ces photos.
« Lueur d’orage, ou actuelle lumière du monde comme le suggère Tadzio », pour citer Daniel Abadie.
Nicolas Silin
De gauche à droite : Tadzio, Ed Alcock, John Batho
John Batho
Ed Alcock
Abbas Kowsari
Tadzio